Les Iraniens font toujours preuve d’une formidable patience. Leur réponse pourra donc venir au « moment opportun » pour eux et non pas pour les Israéliens.
Après les agressions successives de l’armée israéliennes contre la Syrie, surtout la frappe israélienne contre la base aérienne T4 où quatorze personnes, dont sept conseillers iraniens, ont été tuées, des médias libanais parlent d’une « réponse certaine » de l’Iran « au moment et à l’endroit opportuns », contrairement au scénario d’affrontement avec l’Iran que souhaiterait le régime israélien.
Dans une note publiée ce mercredi, le rédacteur en chef du quotidien Al-Akhbar, Ibrahim al-Amin, a écrit : « Il n’y a pas l’ombre d’un doute que l’Iran est farouchement déterminé à riposter face à l’ennemi en infligeant au corps militaire israélien le même coup que Tel-Aviv lui a infligé, voire un coup plus dur. »
Le rédacteur en chef d’Al-Akhbar énumère plusieurs raisons pour considérer la riposte iranienne comme certaine : 1) l’Iran est en guerre contre Israël, 2) l’Iran soutient toujours le front anti-israélien et 3) la présence iranienne en Syrie s’explique, au-delà de l’aide apportée à Damas, par la consolidation du front de la Résistance anti-israélienne.
Le journal libanais Al-Joumhouria se réfère à des sources proches du Hezbollah pour dire avec certitude que l’Iran ripostera à l’agression israélienne contre la base T4. Le quotidien ajoute que cela pourrait se comprendre aussi dans les récents propos du secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, quand il a dit qu’en commettant cette grande folie, « le régime sioniste s’est exposé directement à une réponse iranienne ».
D’après l’auteur de l’article d’Al-Joumhouria, Israël connaît bien la règle du coup pour coup face au Hezbollah libanais, parce qu’il est conscient que le mouvement libanais apporte une réponse immédiate et proportionnée à chaque agression israélienne. « Or, face à son adversaire iranien, la règle peut sensiblement changer. »
Le quotidien estime que par sa frappe contre la base T4, la partie israélienne cherche délibérément à pousser l’Iran à réagir immédiatement, le but étant de d’isoler Téhéran et de réunir un consensus arabe et occidental à son encontre.
Autrement dit, à l’approche du 12 mai, date butoir fixée par le président des États-Unis Donald Trump pour sortir ou non de l’accord nucléaire signé entre l’Iran et les 5+1, Israël souhaite qu’une riposte iranienne aux agressions israélienne en Syrie conduirait les États-Unis de Donald Trump vers un conflit frontal avec l’Iran.
Cependant, il est difficile de croire que les provocations militaires ou les campagnes politiques et médiatiques puissent permettre à Tel-Aviv de réaliser son plan. Al-Joumhouria rappelle que les Iraniens font toujours preuve d’une formidable patience. Leur réponse pourra donc venir au « moment opportun » pour eux et non pas pour les Israéliens.
Dans un article du 15 avril (« Are Iran and Israel Headed for Their First Direct War? »), l’analyste du journal New York Times, Thomas Friedman, prétend qu’un conflit direct irano-israélien en Syrie sera inévitable. Dans ce cas, il faut lui donner raison quand il dit aux Israéliens : « Attachez donc vos ceintures ! »